La 6000D - Trail de légende
Pourquoi courir la 6000D (69 km, 3400m D+) ?
De la théorie…
Sur le papier, la « course des géants » se résume à une longue montée puis une longue descente entrecoupée par la montée du col de de l’Arpette ; le dénivelé est là certes mais le terrain n’est pas technique. Au final, la difficulté réside sur le potentiel écart de température entre la vallée et le sommet de la course ; cela dépend en particulier des conditions météo…
À la réalité…
La course s’est déroulée en grande partie sous la pluie, dans le froid avec un isotherme à moins de 3000 m et un ressenti négatif. Les organisateurs ont été contraints de détourner le parcours en raison de la neige et du froid : pas de dernière montée au sommet du glacier et une course amputée de 8 km et 300 m de d+. Les courses en montagne ne sont jamais un fleuve tranquille.
Km 0 : le départ est donné à 5h du matin ; les premiers kilomètres défilent. Nathalie et moi progressons à un bon rythme sans stress : sur cette course les barrières horaires ne sont pas un problème pour nous.
Km 8 : les quelques gouttes se transforment brutalement en pluie régulière : on a juste le temps d’enfiler nos vestes imperméables.
Km 13 : arrivée à la piste de bobsleigh, le premier endroit iconique de la course. Malgré la pluie, il y a un orchestre et des courageux trempés. La montée continue dans les alpages ; la boue provoque à différents endroits des ralentissements, on se croirait au maxi cross de Bouffémont.
Km 20 (alt. 2000 m) : on amorce une petite descente pour rejoindre le centre de la station La Plagne. Il pleut toujours, le vent s’est levé, je commence à avoir froid et je me demande comment on va pouvoir se changer, enfiler une couche supplémentaire avec cette pluie battante. Heureusement, un immeuble a ouvert son hall. On s’y engouffre. On enfile veste polaire, gants, bonnet. On repart vers le premier ravitaillement et je suis rassuré, la sensation de froid a disparu : je me dis que ça va le faire pour les 1000 m de d+ à venir.
Km 29 (alt. 2700 m) : on arrive tout en haut du second lieu iconique de la course : les Roches de Mio. Pendant cette montée, il y a encore eu des bouchons sur les single tracks (dus au spot des photographes de course ? Je n’en sais trop rien). On fait du sur place et je vois des coureurs qui tremblent de froid. Nathalie est imperturbable : on a connu pire cette année. Avant de redescendre au col de la Chiaupe, à la sortie d’un single sur une crête, on croise des gens arrivés par le téléphérique et on apprend alors qu’on ne montera pas au glacier. Je fais répéter et répéter ; je regarde Nathalie ; je me dis que ce n’est pas vrai, mais si…😢
Km 31 (alt. 2500 m) : on avale la petite descente pour rejoindre le col de la Chiaupe et le second ravitaillement. Je prends le temps de discuter avec un bénévole : seuls les 20 premiers ont pu monter au glacier puis redescendre. Trop de neige, trop de vent pour faire monter le reste du troupeau…
Km 37 (alt. 2400 m) : col de l’Arpette. Il est temps de ranger les bâtons pour entamer la longue descente vers le retour.
Km 40 (alt. 1900 m) : l’arrivée à la station La Plagne Bellecôte marque la fin de la descente dans les alpages. On profite de ce 3ème ravitaillement pour enlever des couches. Il ne pleut plus et la température a remonté puisqu’on a descendu….
On va entamer la portion forêt avec de beaux singles en descente.
Km 57 : nous avons fait une descente rapide sans se faire dépasser. Je trouve que Nathalie a encore progressé dans l’exercice. Il reste une poignée de kms pour rejoindre le centre du village Aime-la-Plagne.
Km 62 : on y est. On emprunte la rue piétonne : il y a du monde en terrasse, des applaudissements ; il fait chaud. Nathalie accélère encore ; quelques virages pour contourner la basilique et l’arche d’arrivée est là. On franchit la ligne après 10h34 de course. On se fait un câlin. On a le smile ; on aura encore passé une superbe journée dehors… et mérité la tartiflette des finishers !
Bravo à nos champions ! 💪💪