Tour des Glaciers de la Vanoise

Ce dimanche 6 juillet, le VAC Athlé était présent au Tour des Glaciers de la Vanoise.

Louis raconte.....

Sur le papier, le Tour des glaciers de la Vanoise c’est 73 km, 3800d+. Depuis 22 ans, le parcours est identique il s’agit de traverser le parc national de la Vanoise principalement par les GR55 et GR5 en allant de refuge en refuge. Dans le parc : peu ou pas de réseau, l’assistance est impossible car il n’y a quasi pas de points d’accès intermédiaires. En cas de pépin, il faut tout d’abord compter sur la solidarité des coureurs ; c’est un trail "rustique", dixit l’organisation.

Le départ est donné à Pralognan à 4 h du matin. Le premier secteur correspond à la première difficulté : 8 km, 1100 m de d+ à faire en 2 h (première BH (barrière horaire)). Nathalie et moi avons reconnu cette section : pas de difficulté particulière mais il faut mettre en route très vite. Compte tenu de la densité de coureurs, on décide de faire la montée chacun de notre côté. Le jour se lève sur la Grande Casse en arrivant au lac des Vaches, c’est magique. J’arriverai au refuge du col de la Vanoise en 1h35 ; Nathalie en 1h50. Nous repartons ensemble du ravito 5 minutes avant la BH.


La 2ème section de 14 km jusqu’au refuge de l’Arpont (km 21) est pour moi la plus belle et la plus plaisante à courir. C’est beau (lacs, glaciers, pierriers, ruisseaux, singles… marmottes) et c’est "piégeux" : on croisera plusieurs coureurs avec visages et genoux ensanglantés. L’arrivée au refuge de l’Arpont se fait avec ½ heure d’avance sur la BH.


La 3ème section (17 km) jusqu’au refuge de Plan Sec (km 38) est la plus longue et la plus stratégique aussi : en analysant la course et notre plan de marche prévisionnel, il nous faut arriver 1 h avant la BH pour espérer passer la BH suivante. Il fait chaud mais sans plus. Après une belle montée pastorale parmi les troupeaux de moutons, je reconnais à proximité de la Dent Parrachée des coins où nous avons randonné l’année dernière : des bonnes "vibes" ça ! Tout va bien, on repartira du refuge de Plan Sec avec plus d’une heure d’avance.


Nous sommes soulagés, nous savons qu’on arrivera au Refuge de l’Orgère (km 50) dans les temps. La prévision s’avère juste : l’arrivée au Refuge de l’Orgère se fera avec 30 minutes d’avance. Il faut revenir à Pralognan pour 21h. On a largement le temps : les BH ne sont plus un problème. Il faut maintenant gérer et surtout monter au col de Chavière (alt 2800 m), soit 900 m de d+ en moins de 7 km.


La toute première partie dans la remarquable forêt de pins (classée réserve naturelle) est très, très pentue. Nathalie avance en métronome (comme d’habitude), elle ne faiblit pas au contraire et moi je laisse filer quelques mètres.

À partir de 2500 m, la pluie commence à tomber. Je n’hésite pas une seconde, j’enfile ma veste et finis par me réalimenter. C’est long, très long avec au moins 3 replats et descentes qui me permettent de revenir sur Nathalie. Le spectacle est magnifique, spectre minéral et cascades. Le sommet enfin, Nathalie est déjà arrivée, il pleut vraiment, le froid pique et elle est en train d’enfiler sa veste quand je la rejoins.

La descente du col commence : abrupte et glissante. Nous sommes dans un petit groupe avec une personne en tête qui se bloque : on lui conseille de descendre sur les fesses, ce qu’elle fait. On traverse plusieurs névés sans encombre avant de passer sur un pierrier avec de grandes dalles rendues glissantes par la pluie : j’entends un bruit derrière moi le temps de me retourner et je sais que c’est Nathalie qui est tombée… sur les fesses ; pas de bobos mais on redouble d’attention. On finit par apercevoir le refuge de Peclet (km 58) ; un dernier névé à traverser et on y est. On refait le plein, il pleut vraiment fort mais on est sereins : on connait les 13 derniers kilomètres de descente, on les a déjà faits ; rien ne peut nous arriver. Je donne le tempo (entre 5:30 et 6:30 au km selon les portions) ; Nathalie suit sans problème. Personne ne nous rattrapera et on ne fera que remonter des coureurs. Une minute d’arrêt aux Prioux pour enlever la veste et on repart sur le même rythme. Pralognan, le bitume, Nathalie continue d’accélérer sur les dernières centaines de mètres : on franchira la ligne sur un rythme de 4:30 avec un temps total de 15h20 de course et 1h40 d’avance sur la BH finale.

On se fait un câlin. On a le "smile" ; on aura encore passé une superbe journée dehors.